Il existe un certain nombre de scies électriques qui coupent le bois en utilisant une lame de forme circulaire. Elles fonctionnent toutes selon le même principe : leur lame circulaire dentée tourne sur elle-même à haute vitesse pour effectuer la coupe. Elles ont aussi cependant maintes caractéristiques distinctes propres à chacune, et ce autant au niveau de leur conception que de la manière dont on en fait usage.
Ces différents outils de coupe sont :
Les lames de ces scies électriques peuvent comporter un nombre varié de dents, comme 24, 40, 50 ou 80. Ces dents sont souvent équipées d’une pointe en carbure de tungstène, un métal très dur qui garde son tranchant longtemps. Les lames de scie circulaire sont conçues soit pour des applications assez générales ou d’autres plus spécifiques et se déclinent en plusieurs épaisseurs et diamètres différents.
Ces scies sont très répandues, et ce autant dans le domaine de la charpente que de la menuiserie ou de l’ébénisterie. On les utilise pour la vaste majorité des opérations de coupe en ligne droite, à l’exception de quelques opérations comme la refente qui peuvent dans certains cas être avantageusement reléguées à, par exemple, la scie à ruban.

Les scies à lame circulaire ne sont pas populaires sans raison. Entre les mains d’un habitué, elles permettent d’obtenir de belles coupes droites assez facilement. La scie circulaire fera par exemple des coupes droites plus aisément que la scie sauteuse. De manière générale, les scies à lame circulaire ont aussi une bonne capacité à couper rapidement et efficacement le bois. Il faut toutefois impérativement se garder de hâter ses coupes par rapport à la capacité de l’outil, car cela pourrait causer un «kickback», phénomène dangereux que nous étudierons un peu plus loin.
Quelques mots sur la sécurité
En effet, les scies à lame circulaire sont les outils les plus dangereux dans le domaine du travail du bois (même si la toupie a mauvaise réputation, elle cause moins de blessures graves). Elles sont responsables de la perte de bien des bouts de doigts ou d’accidents encore plus graves, même chez les travailleurs expérimentés.
Ces scies peuvent dans certaines circonstances causer un kickback, c’est-à-dire que l’outil ou la pièce à travailler est violemment projeté en avant ou en arrière. Cela arrive trop rapidement pour qu’on puisse y réagir et peut entraîner la lame vers la main, qui sera blessée gravement en une fraction de seconde. De même, toute erreur d’inattention peut causer des blessures sérieuses en raison de la capacité de coupe de l’outil.
Il importe donc d’apprendre à se servir correctement de ces outils et à mettre ces apprentissages en pratique constante, sans jamais se relâcher du point de vue de la sécurité. Notons que même dans les chaînes YouTube en vogue, les meilleures pratiques de travail ne sont pas toujours respectées. On voit par exemple parfois des gens pousser la pièce à couper sur la scie à table (banc de scie) avec leurs mains nues en ayant les doigts à une distance d’à peine un centimètre de la lame. Veillez à ne jamais reproduire ce genre de geste. De nombreux menuisiers professionnels se sont blessés par excès de confiance dans le contrôle de leurs outils.
Personnellement, j’essaie de toujours travailler de telle manière que même un violent kickback ne pourrait me blesser, même dans des situations où le risque que cela se produise est quasi nul. J’ai appris le piano tout jeune…
Cela dit, il me semblerait dommage de ne pas s’initier au travail du bois ou de se priver d’utiliser certains outils en raison de ces dangers. Il suffit de mettre en pratique une technique adéquate et de la respecter. Cela suffira pour éviter la très grande majorité des accidents, bien que de rares circonstances incontrôlables puissent s’avérer dangereuses, comme la perte de conscience de l’utilisateur après une chute de pression. Néanmoins, à ce point, conduire un véhicule routier est très probablement une activité plus dangereuse.
La scie circulaire (scie circulaire portative, skilsaw)
La scie circulaire est un outil somme toute assez simple. Hormis la lame, elle est entre autres dotée d’un moteur, d’une poignée, d’un interrupteur, d’une semelle et d’un cordon d’alimentation ou d’une batterie. La semelle est la partie métallique de l’outil conçue pour rester en contact avec le matériel à couper afin de stabiliser l’outil; elle glisse sur ce matériel tout au long de la coupe.

Toutes les scies circulaires ou peu s’en faut permettent l’ajustement de leur semelle pour que la coupe soit plus ou moins profonde. Cette profondeur devrait être ajustée pour que la lame dépasse à peine en bas de la pièce à couper; toujours garder la profondeur de coupe maximale est une mauvaise pratique. La semelle est aussi généralement ajustable selon un autre axe, ce qui permet d’effectuer des coupes à angle jusqu’à au moins 45 degrés, parfois plus. Les mécanismes qui permettent ces ajustements ne sont pas très compliqués à utiliser.
La scie circulaire est polyvalente et permet de faire plusieurs types de coupe. Elle excelle toutefois dans des tâches comme la découpe de grandes pièces de bois comme des panneaux de contreplaqué. Ceux-ci sont souvent trop encombrants pour être coupés de manière commode sur la scie à table, par exemple, suivant la configuration de cette dernière.
La scie à onglet
La scie à onglet est conçue pour effectuer des coupes transversales (en anglais cross cut), c’est-à-dire diviser la plus grande longueur d’un morceau de bois. Sur une pièce de 2 pouces par 4 pouces par 8 pieds par exemple, la scie à onglet pourrait aisément couper le bois de manière à obtenir deux morceaux de 2 pouces par 4 pouces par près de 4 pieds (l’équivalent de la largeur de la lame sera réduit en bran de scie là où la coupe a été effectuée).

Ces scies sont généralement aptes à faire des coupes à angle selon deux axes différents, car la lame peut généralement être inclinée ou pivotée.
Certaines de ces scies sont dites coulissantes. Cela signifie que pendant la coupe la lame peut se déplacer non seulement en pivotant de haut en bas, mais aussi vers l’arrière et qu’ainsi, la capacité de coupe s’en trouve augmentée.
Il s’agit d’une fonctionnalité indéniablement pratique dans bien des cas, mais elle ne vient pas sans un désavantage significatif : la rigidité de la scie s’en trouve réduite. Cela signifie que la lame pourrait légèrement se décaler dans sa course : les coupes sont ainsi un peu moins précises.
C’est un problème courant des scies à onglet, qui sont souvent critiquées pour cette faiblesse. Néanmoins, la scie à onglet reste un outil très utile dans un atelier et dans la plupart des cas, sa précision sera tout à fait satisfaisante.
La scie à table (scie circulaire stationnaire, banc de scie)
Il s’agit souvent du cœur de l’atelier de menuiserie moderne. L’outil que l’on nomme souvent banc de scie au Québec permet de faire des coupes qui seraient très difficiles à reproduire avec une scie circulaire portative, par exemple.
Comme son nom l’indique, une scie à table ressemble à une scie circulaire qu’on aurait montée sous une table dotée d’une ouverture pour que la lame puisse dépasser de celle-ci.
D’ailleurs, certains bricoleurs se fabriquent de scie à table en montant une scie circulaire portative sous une table qu’ils ont eux-mêmes confectionnée, mais je déconseille d’expérimenter en ce sens puisque l’outil ne sera probablement pas aussi efficace que ceux vendus en magasin, mais aussi et surtout parce qu’il pourrait se révéler plus dangereux à l’usage. Cela dit, certains outils faits maison comme une ponceuse à bande d’établi ou même une scie à ruban peuvent valoir la peine d’être conçus en atelier.
La lame de la scie à table peut être réglée de manière à dépasser plus ou moins de cette table, et peut généralement être inclinée de manière à faire des coupes de 90 degrés (coupes droites), de 45 degrés et de n’importe quel autre angle situé entre ces derniers.
Ces scies sont généralement vendues avec un guide de coupe, qui permet de réaliser des coupes longitudinales, et un guide d’onglet, utilisé pour les coupes transversales.
Leur principe est assez simple. Le guide de coupe est pourvu d’un mécanisme qui permet de l’immobiliser sur la table à la distance voulue de la lame et ce manière parallèle à cette dernière. La pièce de bois à couper est glissée sur la table de l’outil tout en étant constamment appuyée contre le guide de coupe, ce qui permettra d’obtenir une pièce de bois dont la largeur est équivalente à la distance entre la lame et le guide de coupe. Une autre pièce de bois sera aussi obtenue dont la largeur équivaut à ce qui restait du côté de la lame opposée à la clôture. C’est même parfois pour obtenir cette pièce restante que la coupe a été faite.
Le guide d’onglet, quant à lui, comporte deux parties principales. L’une d’elles consiste en une tige faite de métal ou de plastique conçue pour pouvoir coulisser dans une rainure pratiquée dans la table de la scie, cette rainure étant parallèle à la lame. La plupart des scies à table possèdent deux de ces rainures, une de chaque côté de la lame, mais les plus petits modèles n’en ont parfois qu’une seule.
L’autre section du guide à onglet ressemble à un demi-cercle et est souvent faite de plastique. Ce demi-cercle est surélevé par rapport à la tige et à la table. Il peut pivoter d’un côté et de l’autre et être fixé à un angle donné par rapport à la tige, et donc aussi par rapport à la rainure et à la lame. Pour réaliser une coupe avec le guide d’onglet, il suffit d’appuyer la pièce de bois sur la partie avant du demi-cercle fixé à l’angle voulu et d’avancer à la fois le bois et le guide d’onglet vers la lame.
De nombreux gabarits pour la scie à table peuvent être achetés ou réalisés en atelier, comme des chariots de coupe ou des gabarits pour faire des queues droites. Ces assemblages permettent d’ajouter encore plus de fonctionnalités à la scie ou d’améliorer celles qui sont déjà existantes.
La scie radiale
Il s’agit d’une scie qui a eu une grande popularité il y a quelques décennies, mais qui est passée de mode aujourd’hui. Les menuisiers et bricoleurs préfèrent maintenant souvent s’équiper d’une scie à table et d’une scie à onglet, qui pourront à leur deux faire tout ce qu’une scie radiale permet de faire et plus encore.
La lame et le moteur d’une scie radiale sont montés sur un rail et peuvent coulisser sur ce dernier pour effectuer des coupes. Divers ajustements peuvent être effectués sur la scie radiale pour effectuer des coupes à angle, des rainures et même des coupes longitudinales (rip cut en anglais). De fait, la scie radiale a souvent été vantée pour sa polyvalence.
La grande force de la scie radiale est cependant de pouvoir effectuer de longues coupes transversales (souvent jusqu’à 24 pouces, soit 61 cm environ).

L’outil a aussi ses faiblesses. Il est moins précis qu’une scie à onglet, et aussi moins sécuritaire à l’usage que cette dernière, car pour effectuer une coupe transversale l’utilisateur doit tirer la lame vers lui, tandis qu’on la pousse loin de soi sur la scie à onglet.
Dans une large mesure, c’est justement l’arrivée sur le marché des scies à onglets et les améliorations apportées à ces outils aux au fil des années qui ont fait en sorte que la scie radiale a été mise de côté. Les scies à onglet, même coulissantes, ne peuvent pas faire d’aussi longues coupes transversales que la scie radiale, mais dans bien des cas elles remplacent tout de même avantageusement cette dernière.
De fait, la grande majorité des fabricants ont arrêté de fabriquer des scies radiales. Aux États-Unis, une seule entreprise, la Original Saw Company, les produit encore.

Je me couche et je m’endors en paix, Car toi seul, ô Éternel ! tu me donnes la sécurité dans ma demeure. Psaume 4 : 9